Tyler Cross revient, confirme et casse la baraque

Angola (Tyler Cross n°2) - Nury & Brüno

 

Le Tyler Cross de 2014, par Nury et Brüno, n'était donc pas un one shot, mais plutôt le pilote d'une série qui, pour l'instant, dans son commencement, est tout simplement magnifique. Ce pilote était une  très belle réussite, le tome 2, Angola, est davantage qu'une confirmation. Cet album soigne autant sa narration que son graphisme et ses couleurs. Apparente simplicité du trait, dénuement de la mise en couleur, à la limite de l'à-plat, cases larges, long silences : le visuel est très efficace, sec et rond à la fois. Ce visuel, cette construction, la mise en scène, l'ambiance, l'intrigue, tout fonctionne comme un film, un polar de l'Amérique des années 1950.

C'est sombre, subtil, parsemé d'humour noir, ça ressemble à un road-trip, c'est tarantinesque. Tyler Cross est bien parti pour se créer son groupe de lecteurs attitrés.

 

Tyler Cross n'est pas flic, il n'est pas du côté clair de la force. C'est un braqueur, un salopard chic, un dur qui a le goût du sang dans la bouche. Le tome 1 avait permis de cerner le personnage, le tome 2 le confirme dans sa noirceur grandiose. On le retrouve enfermé pour vingt ans dans ce qui s'apparente à l'enfer sur terre, la prison "Angola", sorte de camp de travail où la survie relève de l'exception. Tout y est organisé en dehors des clous juridiques, l'état de droit n'y siège pas, l'administration a mis sur pied un système diabolique où chaque prisonnier n'est qu'un rouage, un pivot, une poulie. Mais Tyler Cross n'a pas pour vocation à rester le morceau d'un engrenage. On ne s'évade pas de cette prison. Mais tout le monde n'est pas Tyler Cross. Du reste, il a des choses à régler.

 

"Si Tyler Cross sort un jour, ce ne sera pas pour bonne conduite."

 

Le scénario est un classique du genre auquel empruntent Brüno et Nury, mais il est parfaitement mis en scène et en dessin, excellemment découpé et narré.

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